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Channel: Inspire Institut, réconcilier développement économique et biosphère. » Yann-Moulier Boutang
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Une économie de pollinisation ?

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Yann-Moulier Boutang ouvre son livre « L’abeille et l’économiste » sur une petite fable : un apiculteur, dont les ruches visitent un verger voisin, reçoit un jour une facture de l’arboriculteur, arguant que sans ses arbres, ses abeilles feraient moins de miel. L’apiculteur, estimant ne pas avoir à payer, retira alors ses ruches et les disposa un peu plus loin. La production du verger s’effondra, et l’arboriculteur, fort marri, se vit contraint de rappeler l’apiculteur. Ce dernier lui dit alors qu’il pouvait très bien, puisque démonstration était faite que la production du verger dépendait de la présence des abeilles, lui demander un loyer pour mise à disposition de ses ruches et rémunérer le travail de ses abeilles. Mais il n’en fit rien, à la fois pour préserver ses relations de bon voisinage, mais aussi parce que, finalement, ce travail ne lui coûtait rien. Car c’est ainsi, l’abeille a sa propre économie, qui suppose de collecter du pollen et du nectar pour entretenir la ruche, mais cette petite économie bénéficie, et oh combien, à une bien plus vaste économie. Le petit « business » des abeilles est riche d’externalités positives.

Une économie de pollinisation ? C’est donc d’abord une économie qui recherche, favorise et met en œuvre des externalités positives. Un exemple : les services à la personnes, qui permettent de maintenir du lien, une présence sur des territoires et contribuent à créer du lien social. Certaines activités agricoles, qui maintiennent des fonctionnalités écologiques sur le territoire, ou même des activités qui permettent de mettre en œuvre des symbioses industrielles. En conclusion de son ouvrage, Yann-Moulier Boutang évoque, au plan fiscal, la possibilité de créer une taxe de 1% sur toutes les transactions, quelles qu’elles soient (de votre achat d’une baguette de pain aux transactions financières internationales). Cette taxe,  qui ne viendrait pas en sus de la fiscalité existante, mais en remplacement de tous les autres instruments fiscaux (TVA, Impôt sur le revenu, IS, etc.) permettrait à elle seule de combler les déficits publics et de redonner aux Etats les moyens d’agir. 1%, léger comme le pollen transporté malgré elles par les abeilles, pour restaurer une économie de prospérité.

Dans son livre « Des abeilles et des hommes », Thanh Nghiem explique que nous sommes tous, consciemment ou non, des « passeurs », des « pollinisateurs » d’idées. Nous disposons de savoirs, formalisés ou non, que nous transmettons à nos proches et à nos relations professionnelles. Nous mettons nos talents et notre énergie au service d’une société plus solidaire, nous fertilisons, en même temps que nous sommes fertilisés par les savoirs, les compétences, les envies, les projets des autres.

Une économie de pollinisation, c’est aussi ça : une économie où l’enrichissement peut être mutuel, réciproque. Si nous avons chacun un Euro, et que je te donne un Euro, tu auras deux Euros, et moi plus rien. Si nous avons chacun une idée, et que je te donne une idée, nous aurons chacun deux idées.

En choisissant ce thème pour les INSPIRations, les 7 et 8 septembre 2012, l’Institut INSPIRE souhaite :

  • Faire savoir que cette économie là n’est pas une utopie : elle existe !
  • Contribuer à détecter les pollinisateurs, les mettre en valeur et les favoriser,
  • Contribuer à chercher comment généraliser une économie de pollinisation.

Pour en savoir plus sur les INSPIRations, cliquez ici

 

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